Philippe Meynard

Post AVC et hyperactivité seraient des synonymes? Si on essaye de suivre Philippe Meynard dans ses nombreux projets, c’est un peu ce que l’on peut penser..

J’ai rencontré Philippe à travers ses posts sur le compte Facebook de l’association qu’il préside. Je l’ai suivi à travers un voyage de prévention sur l’AVC en deux roues entre Strasbourg et Bordeaux, mais en plus de rouler, Philippe marche sur les chemins lui aussi! (De longs morceaux du chemin de Saint-Jacques de Compostelle à son actif!) J’ai souhaité lui téléphoner pour parler avec lui de cette vie d’après et le tutoiement a été naturel. Son témoignage est inspirant et fort! Vivre après un A.V.C. et continuer différemment en acceptant de ne plus être tout à fait comme avant quand on a été un homme politique, ça se construit et je pense que Philippe a réussi ce pari grâce à l’association AVC Tous concernés et ses 1001 projets! Il a accepté de répondre aux questions que je lui ai posées…

1)Quel âge as-tu ? Comment te présenterais-tu ? Que faisais-tu avant d’avoir un A.V.C. ? ( De quand date cet accident?)

En temps universel 52 ans, 8 ans en temps AVC qui date du 12 février 2014.

Avant celui-ci, j’étais maire de Barsac (33), président de la CdC de Podensac, et Conseiller Régional d’Aquitaine. Je me sens comme une personne dont la vie d’avant est terminée – par force ! – et qui vit une nouvelle vie avec l’obsession continuellement de lui donner un sens. 

2) Quel a été ton parcours après ? L’hospitalisation, la rééducation, les séquelles aujourd’hui…

J’ai été hospitalisé 3 mois en Neurologie au CHU de Bordeaux, au sein de l’Unité Neuro-Vasculaire, après un coma et une opération neurochirurgicale – une craniectomie pour décompresser suite à l’AVC hémorragique sur le cervelet. J’ai beaucoup de chance. Je n’ai pas de handicap visible, mais des handicaps invisibles, notamment cognitifs, et des soucis d’écriture et d’équilibre. Le tout a été travaillé pendant 8 mois dans un centre de rééducation par la suite, et l’adaptation dans « la vie d’après ».

3)As- tu réfléchi à ce que tu faisais avant et ce que cet « accident de parcours » a changé pour toi ?

Tout ! Je publie d’ailleurs un livre «  l’AVC qui m’a sauvé la vie » (Editions Bord de l’Eau), il paraîtra au mois d’octobre.

4)Tu es président de l’association AVC tous concernés au sein de laquelle vous faites de la prévention pour détecter les risques de l’AVC auprès de la population,des cafés-rencontres, tu as fait un voyage à vélo jusqu’à Strasbourg, un voyage à Saint-Pierre-et-Miquelon, j’en oublie sûrement mais comment vis-tu ces moments ? Qu’y-a-t il encore à faire sur ce plan ?

(rires) Le plus simple est de jeter un coup d’œil sur notre site internet www.avc-tousconcernes.org où tout est détaillé. La prévention est une chose capitale. Elle peut éviter à une personne d’être victime d’un AVC, et donc épargner aussi toute la cellule familiale. Elle est aussi un bon investissement pour l’État : la meilleure économie faite sur la santé c’est la dépense que l’on ne fait pas. Une personne qui a été victime d’un AVC – nous sommes 800 000 en France à ce jour – coût 30 000 € / an à la solidarité nationale. Nous avons travaillé sur les actions qui seront menées en 2023. Le tout sera validé par notre conseil d’administration début novembre. La plaquette sera mise en ligne en suivant sur notre site internet.

5) Quels sont aujourd’hui tes projets ?

« On a deux vies, et la seconde commence quand on se rend compte qu’on n’en a qu’une » (Confucius)

Hâte de lire son livre qui raconte cette seconde vie! Ces témoignages permettent de prendre conscience des opportunités que peut nous offrir la vie après une telle tempête si on accepte de la regarder différemment! Alors, osons! Rendez-vous le 21 octobre!

Pour aller plus loin, aller flâner sur le site, voir les projets et vidéos, lire les articles de presse:

https://www.jemarche-avc.fr/