Se préparer à quitter l’HDJ.

L’H.D.J., Hôpital De Jour, centre de rééducation, ce cocon rassurant où pendant 6 mois, chaque matin tu venais motivée et heureuse de retrouver l’équipe de rééducateurs, soignants et tes compagnons de route. 6 mois où tu enchaînais 1h à 1h40 de kiné, 1h10 d’ergothérapie et des séances de détricotage psy deux fois par semaine…

Il y des jours, tu photographiais mentalement des moments dans cette cour des miracles. Des photographies à compiler dans ton album ESPOIRS. Cette salle de kiné où chaque jour côte à côte , vous avez progressé, vous vous êtes remis à votre rythme, parfois en vous observant, vous souriant, en échangeant un bonjour ou un clin d’œil encourageant..

Instant émouvant, ce monsieur que tu vois pour la première fois debout avec son déambulateur ou entre deux barres, celui qu’on relève petit à petit et qui doit tenir la position un quart d’heure, celui ou celle que tu vois aussi suspendue par l’élévateur et qui va les soutenir…Un pantin de bois t’a dit un jour un monsieur, tu lui as dit en montrant la kiné :  » un pantin de bois mais avec une belle âme, la fée bleue veille… » (Référence à Pinocchio).

Parfois avec certains, les échanges ont été plus longs, plus cordiaux.Des discussions plus longues, des expériences partagées, des confidences parfois des envies sur l’après-rééducation. (Nouvelle voiture, nouvel appart plus adapté, nouveau kiné…)

Vous avez échangé vos numéros de téléphone, vous êtes donnés des nouvelles et tu les as vu se préparer aussi à ce nouveau départ avec courage, motivation, force et un peu d’inquiétude aussi… Vous vous êtes appelés, envoyés des messages, souhaités le meilleur. Parfois, tu n’as plus eu de nouvelles, tu t’es inquiétée, tu t’es renseignée et la mauvaise nouvelle est tombée, un nouveau superhéros faisait du footing au paradis…Ton premier ami de rééducation t’avait sans doute dit « au revoir » lors d’un dernier appel, mais tu ne le savais pas, c’est comme ça.En rééduc, on a toujours un espoir… Sa force est devenue la tienne…

L’H.D.J., c’est aussi des rires, des fous-rires quand tu travailles en « team », c’est des larmes parfois, c’est le parcours de la rééducation… C’est aussi des gestes impossibles et que tu tentes parce que tu vois les autres réussir, qu »on te pousse, que tu échoues et puis tu réussis enfin plusieurs fois et ça devient automatique..La rééducation, c’est aussi rééduquer ta confiance en toi…

Une demie année dans ce cocon rassurant. Telle une chenille, tu as doucement travaillé, évolué, œuvré à ta reconstruction et tu es prête à t’envoler pleine de gratitude tel un papillon… Vers de nouvelles aventures et un nouvel après…