Quand tu commences à t’habituer au train-train des séances,aux horaires, aux kinés et que ta kiné prend 2 jours de congé, tu rencontres « la remplaçante ». Il faut le signaler, avec l’A.V.C, le changement, tu apprécies moyen… Alors quand cette nouvelle kiné met en doute que tu aies VRAIMENT besoin de porter ton bras en écharpe parce que ton épaule n’est pas si fragile que ça, tu te mets un peu en mode défensive… Clairement, tu t’accroches à ton écharpe et tu te dis : « Elle n’est pas née celle qui va me faire changer! » Clairement, cette écharpe, c’est ta carapace, ton bouclier de protection, ton soutien… Cette écharpe, elle te tient le bras, elle le protège et elle tient ta main près de ton cœur…
Bien entendu, cette kiné avait BIEN raison! Ton épaule avait toute la force de supporter ton bras et ce changement a permis de réintégrer progressivement ton bras dans ton corps, dans ta marche, dans ta vie… Cela s’est fait progressivement, tu as malgré tout gardé des gestes et des positions de protection qu’il a fallu rééduquer…Tout cela, grâce à l’œil avisé de tous les kinés et ergothérapeutes!
Cet épisode qui peut paraître anodin est finalement un temps très fort de ta rééducation! C’est comme si on t’avait dit : « tu n’as plus besoin de béquille, marche! » . Tu en parles encore avec « la kiné remplaçante » qui est devenue une de tes kinés habituelles, un petit rayon de soleil quotidien surtout quand le temps est gris. (Comme quoi, les premières impressions ne sont pas toujours définitives!) Tu as particulièrement apprécié qu’elle t’explique dès le lendemain qu’elle aurait pris plus de pincettes si elle avait connu ton état anxieux! Tu as aussi lu un article ce jour-là dans un magazine offert par une amie :
De manière très symbolique, quand le 28 mars, tu as commencé le programme de contrainte induite, c’est ELLE qui t’a mis l’écharpe sur le bras droit, vous avez souri et vous avez relevé le clin d’œil! Ton parcours de rééducation est jalonné de souvenirs particuliers , il n’y a pas de hasard…
Technique de rééducation par la contrainte induite : dans cette méthode, le thérapeute immobilise le bras sain pour favoriser l’utilisation du bras parétique dans les activités de la vie quotidienne. Cette thérapie propose une forme de réentrainement intensif et orienté vers le quotidien du patient sur des périodes de plusieurs jours afin d’améliorer la plasticité cérébrale et la récupération motrice du membre lésé.