Première semaine en rééducation

Quand ça y est, la journée d’intégration est passée, le week-end de repos aussi, tu as rechargé les batteries avec ce dimanche à la maison, tu es prête à attaquer, en mode guerrière, compétition et dépassement de toutes tes limites!

Déjà, tu commences à te repérer et tu n’as plus besoin des brancardiers pour aller et venir, tu gères tes horaires et tu arrives à faire des micros siestes dans la journée.

Quand la kiné stagiaire te fait travailler les jambes avec des exercices comme ceux que tu faisais à la gym : squats, fentes, élevés de jambes vers le côté, vers l’arrière, des exercices avec élastique, tu as l’impression d’être à nouveau dans ce cours avec les copines! Tu rayonnes, tu envisages d’ y retourner, bientôt. L’année n’est pas terminée… Tu vas pouvoir souffrir encore mais pour ton bien! (Oui, avec l’A.V.C., un certain besoin de renforcement musculaire se fait sentir…)

Quand parfois en salle de kiné, la musique est tellement entraînante que tu te croirais en boîte de nuit… Tu souris à certaines chansons qui évoquent de jolis souvenirs et parfois tu chantes tout bas… La mémoire des sens est encore là et cela t’apaise…

Quand petit à petit, tu arrives à lever le bras un peu plus, mettre le doigt sur la bouche (certes en avançant la tête…), contrôler toujours un peu le mouvement, ces simples gestes deviennent pour toi des médailles olympiques!

En ergothérapie, tu empiles des cônes, tu les saisis, les déplaces…Tu essores des éponges, tu t’essayes à l’ouverture de bouteille, de pots, d’opercules diverses, des gestes du quotidien… Tu t’entraînes à lever le bras, poser ta main délicatement sans la projeter…Déjà aujourd’hui, tu as du mal à te souvenir de là où tu en étais lors de cette première semaine… Ce dont tu es sûre, c’est que cette semaine-là, les petites cubes sont restés loin de toi et de ta confiance en toi!

La rééducation, cette semaine-là, c’est aussi préparer ton éventuel retour le week-end entier à la maison à la fin de la semaine et donc s’entraîner à monter et descendre des escaliers sans avoir peur et seule… D’abord une marche par une seule… Doucement…S’entraîner à avoir les genoux qui descendent au bon rythme et sans vriller… Bref, beaucoup de motivation pour un geste du quotidien essentiel! Et dire que 3 mois plus tard, tu te souviendras encore parfois en descendant tes escaliers de ces moments de réapprentissage où tu pensais que tu ne réussirais jamais à redescendre un escalier normalement..

C’est une sacrée semaine de renouveau, d’adaptation, de motivation et de progrès! Tu connais ta chance et tu es reconnaissante face à toute cette bienveillance!