Ceux qui ont vécu les attentats au plus près, les proches des victimes…

La résilience, c’est la capacité à surmonter un choc traumatique.

Les année 2015 à 2019 ont été noires en France à cause des attentats…Je pense à Charlie Hebdo le 7 janvier, Montrouge, le 8 janvier, l’hyper Cacher le 9 janvier 2015, Chasieu (Rhône) le 26 juin 2015, le Bataclan, le stade de France, les terrasses dans le 10ème et 11ème arrondissement le 13 novembre2015, Bruxelles le 22 mars 2016 ,Nice le 14 juillet 2016, le Père Amiel le 26 juillet 2016, Trèbes et Carcassone le 23 mars 2018, marché de Noël de Strasbourg le 11 décembre 2018, Samuel Paty le 16 octobre 2020 et entre tous ces évènements, diverses attaques au couteau ou à la machette contre des forces de l’ordre, des églises, des basiliques, préfectures ou gare partout en France.

Cette période a été pour moi le moteur d’un intense besoin d’investissement associatif au sein d’un collectif citoyen pour le vivre ensemble auprès d’un centre social. Nous organisions des débats ou des cinémas-débats. Nous nous retrouvions pour discuter. Nous avons vécu des partages interreligieux très forts. Nous avions même été interviewés par Europe 1!

Dans mon métier aussi, ça a été une intense activité de travail sur l’explication de la laïcité, fondement pour moi de la liberté de croire ou de ne pas croire et de vivre librement… De beaux projets pour les journées de la laïcité, chaque année le 9 décembre depuis 2015.

J’ai lu pas mal de témoignages. Bien sûr, celui de Latifa Ibn Ziaten dont le fils était mort en 2012, celui d’Antoine Leiris « Vous n’aurez pas ma haine », celui de victor Rouart  » comment pourrais-je pardonner?  » . J’ai regardé beaucoup de reportages, d’émissions, des témoignages dont la série documentaire sur Nexflix « fluctuat nec mergitur « .

Quand j’ai fait mon A.V.C., j’ai pensé à toutes ces personnes touchées, victimes ou proches de victimes qui ont su puiser la force de faire autrement après, de vivre avec… Je pense entre autres à Mathieu Madénian, humoriste qui a continué à nous faire rire, Patrick Pelloux qui a continué à être engagé pour l’hôpital public, tous les 2 absents lors de la fusillade dans les locaux de Charlie mais qui ont souhaité continuer le travail de leurs amis journalistes, caricaturistes morts le 7 janvier. Toutes les victimes qui ont ensuite accomplis des exploits sportifs pour se reconstruire, qui ont parlé, qui ont montré une force de revivre après. Ces familles décimées dont certains membres ont survécu alors qu’ils allaient juste voir un feu d’artifice…

J’étais hospitalisée encore le 13 novembre et je regardais encore les informations. Il y a donc eu quantité de reportages sur les évènements et la résilience des victimes ou proches… Si eux avaient pu s’adapter, vivre avec, j’allais pouvoir moi aussi le faire après mon A.V.C.. Mon A.V.C. était seulement un accident, la faute à pas de chance, cela ne représentait pas la folie meurtrière d’une poignée, l’horreur humaine…

J’ai découvert l’histoire de Pierre Cabon, symbole de résilience…Son livre « un éclat dans le noir » est dans ma PAL. (Pile à Lire. )

https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/13-heures/jt-de-13h-du-samedi-13-novembre-2021_4823125.html

J’allais puiser la force que j’avais puisé toutes ces années pour travailler au débat du vivre ensemble pour me reconstruire… J’ai ainsi découvert aussi un autre aspect du vivre ensemble, celui du handicap, du regard de l’autre et de l’acceptation de sa faiblesse…Mais ça, c’est une autre histoire…