Quand une certaine forme de culpabilité te ronge au moment des repas… Pas évident d’être servie et de rendre un plateau-repas dans lequel tu n’as pas mangé grand chose…Tu as honte de ce gaspillage, mais tu ne peux pas faire autrement… Alors, oui, habituellement, tu es un petit oiseau mais là un certain nombre de détails t’empêche un peu de manger tout simplement… Déjà, tu n’es pas à la maison, peut-être aussi que tu réapprends à aimer, à manger, à aimer manger tout simplement… Même le jour où ta pote chérie te livre un pain aux raisins, tu n’en manges que la moitié et tu le finis le lendemain au petit déj! C’est pour dire ton manque d’appétit…
Alors tu ne vas pas te plaindre des menus, mais c’est sûr que ce n’est pas gastronomique,ni bistronomique… Enfin tu manges du bouillon aux vermicelles à tous les repas, un peu de riz ou des pâtes, parfois un morceau de poisson ou du poulet, du fromage et surtout de la compote et des biscottes…
Un jour, une aide soignante te propose une compote de pommes saveur biscuitée, sa préférée. Elle devient aussi ta préférée, elle ressemble à celles des bébés. Alors elle devient le fil rouge de ton hospitalisation, tu négocies, tu trafiques pour en avoir une le plus souvent possible et tu la savoures en fin de repas…Tu te dis qu’à l’hôpital, il faut saisir les bonheurs simples.
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