Compagne de chambre

Quand en neurologie, tu partages ta chambre avec une petite dame de 90 ans qui a fait un A.V.C., qui ne parle plus,qui bouge à peine, tu es émue qu’elle toque sur son lit la nuit pour que tu appelles les soignants. Tu te dis que c’est la moindre des choses que tu peux faire et que vous avez peut-être trouvés une manière de communiquer…

Quand tu discutes avec son petit-fils qui lui rend visite, qu’il te confie qu’il ne sait pas si elle le reconnaît, tu as la gorge qui se serre. Tu penses tellement à ton grand-père adoré qui a la maladie d’Alzheimer et qui vit en EHPAD depuis 6 mois. Le soir, quand les soignants lui demandent pendant la toilette le prénom de son petit-fils et que la petite dame répond dans un souffle « Kévin », une larme s’échappe de ton œil. (Un A.V.C., ça fragilise émotionnellement.) Elle l’a reconnu! Tu en parles aux soignants en leur disant de le dire à la famille! Elle les reconnaît, tu ne les reverras pas, tu ne resteras finalement avec elle que deux nuits…

Tu as encore une pensée émue quand tu penses au personnel soignant qui l’appelait « mignonne » et qui était très doux avec elle… Cela te rassure un peu sur l’humanité et les soins de fin de vie…