En soins intensifs, tu es constamment reliée par des électrodes à une machine qui contrôle tes constantes comme le rythme cardiaque par exemple.
Alors le jour où tu retrouves tes deux copines à la vie… à la vie… ,on va vérifier le bon fonctionnement de ces machines…
Protocole sanitaire oblige, la scène va se jouer deux fois! ( oui, vous vous souvenez : 1 visite par patient et par jour, 1 heure…)
Tu as demandé qu’on te mette au fauteuil ( oui, on dit comme ça), tu as mis ta plus belle blouse , tu t’es coiffée, tu t’es brossé les dents et parfumée… Tu es assise au fauteuil, tu écoutes de la musique et la porte s’ouvre ! Arrêt sur image, ta première pote débarque toute jolie, apprêtée, presque comme toi… Et là, vous vous serrez dans les bras (au diable, gestes barrières ) en pleurant, en disant n’importe quoi et la machine s’enflamme, bipe dans tous les sens et plus fort que vous… (Émotions) La porte s’ouvre à nouveau avec fracas! C’est l’infirmière qui arrive en courant et qui découvre la scène d’une amitié infinie et qui soupire de soulagement… « Ne nous faites pas des peurs comme ça, Madame » et elle s’éloigne en riant. (Bon, j’avoue c’était une de mes infirmières préférées trop sympas…)
L’émotion redescend, la deuxième copine arrive et reste en bas à la fenêtre… Dans le froid , il faisait sacrément froid ce jour là et on fait un facetime ( Merci la technologie ). On parle, on dit des conneries, on rit, on se croirait presque à la guinguette des sardines et pas dans une chambre d’hôpital.
Une demie heure plus tard, on échange, la deuxième copine prend la place de la première . Même endroit, la porte s’ouvre, on se serre dans les bras (au diable, gestes barrières ) en pleurant, en disant n’importe quoi et la machine s’enflamme à nouveau, bipe dans tous les sens et plus fort que vous encore une fois… (Émotions) La seule différence, c’est que cette fois, tu es avec la reine des neiges… La porte s’ouvre à nouveau avec fracas! Même soulagement, l’infirmière est sympa… Elle ne relève même pas que la copine s’est transformée.
Ces retrouvailles t’ont redonné un boost terrible…
Quelques semaines plus tard, on ne pourra que constater dans un message qu’on s’enverra : » On a de la chance de s’avoir et de savoir qu’on peut compter les unes sur les autres » On a tous des ami(e)s comme ça, c’est notre deuxième famille, celle qu’on s’est choisi…